En 1863, la congrégation du Saint-Esprit fait l’acquisition de l’Îlet à Guillaume pour y envoyer les enfants détenus. Avec la montée de l’anticléricalisme et de nombreux contentieux avec l’administration, les enfants quittent l’Îlet en 1879, laissant les installations à l’abandon. C’est fin 2016 que le sentier historique a été rouvert au public après 22 ans de fermeture à cause des risques importants de chutes de pierre. Afin de sécuriser les lieux, plusieurs études ont été menées.
La mission a consisté en :
– Dresser l’état des lieux architectural et paysager, décrivant les différentes typologies de maçonneries , le mode de fonctionnement structurel des murs en pierre sèche, ainsi qu’un descriptif des végétaux présents sur le site.
– Diagnostiquer les diverses pathologies observées sur le site,
– Proposer des mesures conservatoires de mise en sécurité et de restauration des vestiges historiques rares, tout en donnant accès à cette histoire locale unique aux visiteurs.
Le plateau de l’Îlet à Guillaume abrite les vestiges d’une colonie pénitentiaire pour enfants qui a fonctionné de 1864 à 1879. Ce plateau isolé de 5 ha, situé à 700 mètres d’altitude, qui a pu être un lieu de marronnage, a été cultivé dès le début du XIXe siècle. L’implantation du pénitencier est l’œuvre des missionnaires de la Congrégation du Saint-Esprit. Ils gèrent alors la léproserie de Saint-Bernard et le Domaine de La Providence, lieu du premier pénitencier pour enfants. Encadrés par les pères spiritains, jusqu’à 180 enfants construisent une adduction d’eau, les logements, deux chapelles successives, des ateliers ainsi que les terrasses et enclos agricoles. Ils aménagent l’accès depuis la Fenêtre, où l’on peut voir les vestiges de la case du Frère Alexandre, étape sur le chemin depuis Saint-Denis.
Au pénitencier, les enfants cultivent, récoltent, s’occupent des animaux de la basse-cour et travaillent à la forge ou à la scierie. Les conditions de vie excessivement difficiles imposées par les pères, rarement dénoncées, ajoutées aux tensions entre le monde clérical et la Colonie, désormais laïque et républicaine, accélèrent le déclin du pénitencier. Sa fermeture, décidée en 1871, est définitive en 1879.
Par la suite, l’îlet est temporairement colonisé avant d’être abandonné jusqu’aux travaux de plantations entrepris par l’Office national des forêts entre les années 1950 et 1970. Le paysage actuel rend compte de ces différentes périodes d’aménagement.
Îlet à Guillaume | Archéologie dans l’Océan Indien (culture.gouv.fr)
Localisation: Ilet à guillaume, Saint-Denis – Réunion
Programme: Restauration des vestiges de l’ancien pénitencier pour enfants (ancien bassin, murs en pierres sèches..
Maîtrise d’ouvrage: Département de la Réunion
Maîtrise d’oeuvre: Stéphane Barbotin-Larrieu_ L’Atelier architectes / LD Austral paysagistes
Surface: 5 ha
Coût: 0,5 M€
Entreprises: Asselin- charpente, étaiements, menuiseries bois / SMBR – maçonnerie